Biodiversité : « selon le rapport planète vivante de wwf », en moyenne deux tiers des populations d’animaux sauvages ont diminué depuis 50 ans

Les populations mondiales de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons ont subi un déclin moyen de deux tiers en moins d’un demi-siècle, en grande partie à cause de la destruction environnementale qui contribue à l’émergence de zoonoses telles que COVID-19, selon le rapport « Planète vivante 2020 » du WWF, publié le 10 septembre 2020.  L’Indice Planète Vivante (IPV), fourni par la Zoological Society of London (ZSL), montre que les facteurs qui accroissent la vulnérabilité de la planète aux pandémies, notamment le changement d’affectation des terres,  l’utilisation et le commerce des espèces sauvages figurent également parmi ceux à l’origine du déclin moyen de 68 % des populations mondiales d’espèces de vertébrés entre 1970 et 2016. 

« Le Rapport planète vivante 2020 souligne que la destruction croissante de la nature par l’humanité a des effets catastrophiques non seulement sur les populations d’espèces sauvages, mais aussi sur la santé humaine et sur tous les aspects de notre vie », a déclaré Marco Lambertini, directeur général du WWF International. « Ces graves déclins des populations d’espèces sauvages sont un indicateur que la nature se dégrade et que notre planète envoie des messages d’alarme, signes avant-coureurs d’un effondrement systémique. Des poissons de nos océans et de nos rivières aux abeilles qui jouent un rôle crucial dans notre production agricole, le déclin des espèces sauvages affecte directement la nutrition, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de milliards de personnes ».

Il est donc crucial d’inverser la tendance de la perte de biodiversité et de populations d’animaux sauvages dans le monde entier d’ici la fin de la décennie, afin de protéger la santé et les moyens de subsistance futurs, exhorte le directeur général du WWF International. 

Parmi les espèces menacées d’extinction capturées dans le cadre de l’IPV figurent le gorille des plaines orientales, dont le nombre dans le parc national de Kahuzi-Biega, en République démocratique du Congo, a connu une baisse estimée à 87 % entre 1994 et 2015, principalement en raison de la chasse illégale, et le perroquet gris africain dans le sud-ouest du Ghana, dont le nombre a chuté de 99 % entre 1992 et 2014 en raison des pièges pour alimenter le commerce des oiseaux sauvages et de la perte d’habitat. 

Près de 21 000 populations de plus de 4 000 espèces de vertébrés ont été suivies entre 1970 et 2016. IL se dégage cependant que les populations d’animaux sauvages présentes dans les habitats d’eau douce ont subi également un déclin de 84 %. Un déclin moyen le plus marqué de tous les biomes, soit 4 % par an depuis 1970. 

« L’indice planète vivante est l’une des mesures les plus complètes de la biodiversité mondiale », a déclaré le Dr Andrew Terry, directeur de la conservation de ZSL. « Un déclin moyen de 68 % au cours des 50 dernières années est catastrophique, et c’est une preuve évidente des dommages que l’activité humaine cause au monde naturel. Si rien ne change, les populations continueront sans aucun doute à diminuer, ce qui entraînera l’extinction de la faune sauvage et menacera l’intégrité des écosystèmes dont nous dépendons tous. Mais nous savons aussi que les travaux de conservation et les espèces peuvent être retirés du bord du gouffre. Avec de l’engagement, des investissements et de l’expertise, ces tendances peuvent être inversées ».

Jean Grénard Banzouzi/A.Ntumba

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