COP25 : finies les négociations, quel gain pour la RDC ?

Les rideaux sont définitivement tombés sur la 25ème conférence des parties sur le Climat (COP 25). Les travaux de cette conférence internationale se sont soldés par un échec cuisant comme tant d’autres par le passé. La délégation de la RDC y était, malgré sa faible représentativité due à l’impréparation, et aux multiples difficultés liées à l’obtention des visas d’entrée en Espagne.

L’on se souvient que la RDC a lancé les travaux préparatoires de ces assises, un mois avant la tenue de la COP25. Dans cette précipitation, rien de concret n’avait été fait. Chacun y est allaé de sa manière, et les conséquences sont là. Si les questions taraudent les cerveaux des observateurs, il en va de soi que l’on s’interroge sur le réel gain obtenu de ces assises par la République démocratique du Congo.

Comme lors des autres Conférences des parties sur les Climat, la République démocratique du Congo a brillé par son amateurisme, si pas celui de ses représentants. Une semaine durant, lors de la COP25, le bureau officiel du pays est resté scellé.

Comme cela ne suffisait pas, face aux critiques sur la toile, les représentants de la RDC n’ont pas eu une autre manière de faire que de balancer dans les réseaux sociaux, les images des bureaux scellés appartenant à d’autres pays, comme pour dire « la comparaison est une raison ».

COP25 a apporté quoi au pays de Tshisekedi ? « Rien ! »

Une semaine après le début des travaux de la COP25, le ministre de l’Environnement et développement durable, Claude Nyamugabo s’est illustré par sa présence dans le bureau officiel de la RDC à la Feria de Madrid. Laconiquement, c’est un coup de Comm, car il faut sauver l’image du pays, dont les critiques allaient dans tous les sens.

Le bureau ouvert, place au travail. De loin, on a suivi avec attention les audiences accordées par le ministre de l’Environnement et Développement durable aux différentes délégations congolaises et autres acteurs désireux de savoir plus sur la RDC. Oui ! le chef doit se tenir aux parfums des avancées déjà obtenues par ceux qui l’ont précédé, et bien pas grand-chose, au regard des attentes du pays.

La nation congolaise retiendra de cette COP, l’adresse du chef de la délégation congolaise, Claude Nyamugabo, devant ses pairs. Un discours attentiste, dont le plaidoyer n’a semblé rencontrer l’assentiment d’un monde capitaliste.

L’argent jeté par la fenêtre

Les congolais retiendront également, comme toujours que la délégation de la société civile congolaise, en particulier celle du groupe de travail REDD Rénové, s’était vue refuser le visa d’entrée. Après un bruit par l’entremise des médias, quelques membres ont pu obtenir le visa d’entrée sur le sol espagnol.

A deux jours de la clôture de ces assises, environ 6 personnes de cette délégation ont foulé le sol espagnol. Est ce pour peser dans les décisions auxquelles ils n’ont pas participé ?

Vraisemblablement, c’était un voyage de tourisme à tout prix ! C’est l’argent du PNUND, et personne ne pourra s’en soucier. Le vin est tiré, il faut le boire dit-on, l’argent du partenaire est déjà décaissé, il faut le consommer et apporter des justificatifs.

Si l’on doit s’en tenir à un moindre calcul, pour ce genre de voyage, en moyenne c’est 3 000 dollars américains par personne. Ce montant couvre notamment, le billet d’avion aller-retour, et le séjour. Et donc, le partenaire aurait jeté par la fenêtre, une bagatelle somme de 18 000 dollars américains, qui pouvaient bien servir au bien-être de communautés locales, pour lesquelles on se sert d’abord.

Si jamais la société civile travaillait réellement pour le bien-être de ces communautés locales et peuples autochtones, les 18 000 dollars américains investis dans le tourisme, pouvaient bien servir à mettre en place un petit projet au profit de ces communautés.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’on se souvient de la délégation d’une centaine des congolais qui s’était rendue à la COP21, à Paris. Une délégation composée essentiellement des touristes dont certains ne sont jamais revenus en RDC depuis 2015.

La redevabilité oblige, les délégués de la RDC se doivent de restituer aux congolais ce qu’a été leur participation, et l’impact de leur influence dans les négociations sur les climat et le gain qu’en tire le pays.

Lors de la COP26 qui se tiendra à Londres, ENVIRONEWS RDC alignera sur fonds propre, deux de ses journalistes pour suivre de près le travail des délégués de la RDC, et juger de manière objetive, l’efficacité de leur action en faveur de la RDC.

Alfred NTUMBA et Roger Kabata

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