Quels enjeux pour la COP25 ?

Réunissant les 196 pays signataires de l’accord de Paris de 2015, la COP25 se tient à Madrid du 2 au 13 décembre. Le sommet mondial sur le climat doit préparer le terrain à la révision des objectifs des Etats lors de la COP26, l’an prochain.

« Relever l’ambition » : voici le mot d’ordre de cette nouvelle Conférence des Parties (COP) qui s’ouvre lundi 2 décembre à Madrid pour deux semaines et qui réunit près de 29.000 personnes, délégués officiels comme membres de la société civile. « Ce n’est pas une COP décisive mais les pays peuvent décider d’en faire un jalon essentiel », décrypte Adèle Fardoux, co-directrice Plaidoyer de l’ONG CliMates. Quatre ans après la signature de l’accord de Paris prévoyant la limitation de la hausse de la température à 1,5°C d’ici la fin du siècle, un sommet sur le climat s’est déjà tenu sous de meilleurs hospices. En premier lieu, cette réunion n’a bien failli pas se tenir après le désistement à la dernière minute du Chili, le pays organisateur, en raison de son actualité tourmentée. Finalement, c’est Madrid qui a pris le relais en consentant à la préparer en un temps record de quatre semaines. 

Mais c’est surtout l’urgence climatique à laquelle sont confrontés les 196 pays signataires qui donne le ton. Cette COP sert en réalité à préparer le terrain pour la prochaine : lors de la COP26 de Glasgow, les Etats devront rehausser leurs ambitions, qu’ils ne sont pas capables de tenir jusqu’à présent. Au vu des objectifs actuels, et s’ils sont respectés, la hausse de la température devrait être de 3,2°C avant la fin du siècle. Une trajectoire bien supérieure à celle dessinée dans l’accord de 2015. Pour l’instant, seules les îles Marshall ont revu leurs engagements en prévision de l’an prochain et 68 pays ont annoncé présenter un nouveau plan climat à la COP26. Et ni la Chine, ni l’Inde, des pays attendus au tournant au regard de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), n’en font partie. En n’envoyant aucun délégué à la cérémonie d’ouverture ce lundi à Madrid, le message envoyé par Pékin et New Delhi n’est pas des plus réjouissants. L’Union européenne, hôte des COP24, 25 et 26, est aussi particulièrement scrutée, le continent étant le troisième émetteur de GES après la Chine et les Etats-Unis. 

Marché carbone et préservation des Océans

Mais cette COP n’est pas simplement institutionnelle. Elle a pour but de régler la question des échanges du marché carbone, qui n’a pas été finalisée lors de la précédente Conférence des Parties à Katowice, en Pologne. Après le refus du Brésil de se plier aux règles discutées pendant la COP24, le dossier avait été reporté à l’année d’après. Le principe contenu à l’article 6 de l’accord de Paris est de mettre en place deux mécanismes : l’un étant un échange bilatéral entre les Etats, l’autre leur permettant de réduire les émissions par un système de compensation de crédits carbone (les pays pollueurs « compenseraient » leur bilan carbone en finançant des projets de développement durable par exemple). « C’est un sujet trop politique pour les experts et trop expert pour les politiques », résume en substance Adèle Fardoux. 

Autre sujet sur la table de cette COP, la préservation des océans. Avant le lancement du sommet, la présidence chilienne avait annoncé la couleur : le sommet sera « bleu ». La ministre de l’Environnement Carolina Schmidt a déjà annoncé le lancement d’une plateforme des solutions océaniques durant le sommet et souhaite en faire l’un des points principaux des nouveaux plans climat présentés l’an prochain. « La COP25 est une COP de l’action », a promis la ministre chilienne.

Roger KABATA

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