Les urgences environnementales en République Démocratique du Congo

Le changement climatique est un phénomène qui concerne le monde entier. La République Démocratique du Congo (RDC) n’est pas épargnée à ce phénomène. Les problématiques environnementales sont passées de problèmes locaux (comme la protection d’une espèce par exemple) à des problèmes mondiaux (trou dans la couche d’Ozone, réchauffement de la planète).              

Les urgences environnementales sont nombreuses en République Démocratique du Congo à cause de la dégradation de l’environnement du pays. Vu l’immensité de ces urgences, nous allons ici citer quelques-unes seulement. Il s’agit par exemple de la gestion des forêts, la protection de la biodiversité, l’Assainissement et la gestion des déchets solides, l’éducation environnementale, l’abattage des arbres, l’urbanisation des villes, la pression démographique, ainsi que l’exploitation minière et pétrolière.

Ce sont là un échantillon des urgences environnementales que la République Démocratique du Congo doit faire face pour lutter contre les effets néfastes du changement climatique, préserver son environnement et pour contribuer aux efforts mondiaux dans le secteur environnemental. Mais dans la rédaction de notre sujet, nous présentons cinq (5) urgences environnementales que nous avons retenus dans le cadre de ce travail journalistique.     

  1. La gestion des forêts congolaises

La gestion durable des forêts de la République Démocratique du Congo a une importance considérable au moment où le monde est frappé par le changement climatique. La gestion durable des forêts congolaises est l’une des urgences environnementales à laquelle la RDC doit faire face. A ce niveau, l’aménagement durable des forêts congolaises s’avère indispensable dans la mesure où les forêts de la Rdc jouent un rôle important dans le système climatique continental en stocquant le carbone et contribuer ainsi à la régulation des températures.

Il est très capital présentement pour la Rdc, de promouvoir un aménagement durable de ses forêts pour qu’elles maintiennent leur diversité biologique, leur productivité, leur capacité de régénération et à satisfaire actuellement et pour le futur, sur le plan économique, social et environnemental.

Plusieurs scientifiques ont démontré que les activités exercées par l’homme dans les forêts contribuent aux effets néfastes du changement climatique. Parmi ces activités exercées par l’homme dans les forêts congolaises, nous pouvons citer l’agriculture par brûlure, l’élevage non contrôlé, les incendies des forêts, l’abattage des arbres non contrôlés, la surchasse, l’utilisation des pesticides dans les sols, l’exploitation illicite du bois et tant d’autres. Donc, les forêts sont utiles dans la vie de l’homme et elles méritent d’être protégées.   

Quelques chercheurs congolais ont mené des études qui montrent que l’analyse de rentabilité des forêts communautaires en Rdc reste faible. Ces chercheurs ont enregistré un chiffre d’affaires négatif sur cinq ans. D’où, l’importance de la gestion durable des forêts ou de l’aménagement durable des forêts congolaise.

2. Menaces à la protection de la biodiversité congolaise

La deuxième urgence environnementale en Rdc que nous évoquons ici est la menace que subisse la biodiversité congolaise.Nous pouvons affirmer ici queles activités humaines ont une incidence forte sur la biodiversité ou sur l’avenir des espèces vivantes, animales et végétales en République Démocratique du Congo. Le taux d’extinction actuel des espèces est très supérieur par rapport aux cinq décennies passées. Les études environnementales sur la biodiversité montrent que la biodiversité congolaise disparait à un rythme alarmant en raison de la perte ou de la dégradation de leur habitat forestier.  

Il convient d’ajouter que la réduction de la biodiversité forestière est aggravée par les effets des changements climatiques. Les oiseaux, les mammifères, les amphibiens et plusieurs autres plantes sont en péril en Rdc. L’origine de cette extinction massive d’espèces est principalement humaine où l’influence de l’homme a considérablement augmenté.

Parmi les causes de la disparition de la biodiversité en Rdc, nous pouvons citer : la surchasse, la surpêche, la destruction et la dégradation de l’habitat naturel de la biodiversité, la déforestation, l’imperméabilisation des sols, l’agriculture et l’élevage non contrôlés, la pollution des eaux et des sols, le braconnage des animaux des parcs nationaux, l’exploitation minière et pétrolière illégale, les menaces sécuritaires de groupes armées incontrôlées dans les parcs nationaux , le commerce non contrôlé de plusieurs tonnes de viandes de brousse ou viandes boucanées, la non application de la législation congolaise en la matière, des feux des forêts, la surexploitation du bois congolais, la pollution des eaux des parcs nationaux par des produits toxiques utilisés par les pécheurs mal intentionnés, pour ne citer que ces causes qui sont autant des facteurs qui réduisent ou détruisent l’habitat de certaines espèces, causant ainsi la disparition de la biodiversité en République Démocratique du Congo.  

Dans le secteur environnemental, la politique nationale congolaise est appelée à protéger la biodiversité du pays car cette biodiversité est considérée comme un indicateur important dont la dégradation serait significative pour la santé de la planète mais aussi pour le bien-être humain. La préservation de la biodiversité est également une cible des objectifs du millénaire pour le développement. C’est pourquoi les autorités compétentes de la Rdc doivent :

  • Renforcer les lois nationales et adopter les stratégies appropriées, relatives à la protection de la diversité biologique.
  • Etablir un plan de gestion de forêts dans lequel les objectifs de conservation de la diversité biologique sont explicitent et identifiés. Les menaces actuelles, potentielles et émergentes à la biodiversité devront être anticipées et des plans d’urgences préparés pour y répondre ;
  • Sensibiliser les communautés à utiliser l’exploitation à faible impact afin de ne pas menacer les éléments importants de la biodiversité ;
  • Renforcer les systèmes de surveillance et minimiser le risque d’incursion des espèces ;
  • Réduire la fréquence des feux de forêts.

Malgré la participation de la Rdc au processus d’adoption et d’entrée en vigueur de la convention du cadre mondial sur la biodiversité pour l’après 2020, la perte de la biodiversité se poursuit de manière catastrophique en Rdc. Le bilan est mitigé. Il y a encore beaucoup à faire sur le plan national afin de renverser cette tendance de la perte de la biodiversité. D’où, la nécessité de l’urgence environnementale en Rdc dans la conservation de la biodiversité s’avère indispensable.

3. L’assainissement et la gestion des déchets solides en Rdc

La troisième urgence environnementale que la République Démocratique du Congo est confrontée est celle de l’assainissement des milieux urbains et la gestion des déchets solides qui constituent un sérieux problème environnemental et de santé publique dans le pays.

Il sied de préciser que la Rdc n’a pas un programme national environnemental de l’assainissement permanent et de gestion des emballages. D’où, la nécessité d’avoir ce programme permanent est une urgence environnementale dans le pays. L’objectif étant de prévenir certaines épidémies, de détruire les insectes nuisibles et de dératiser les lieux réputés insalubres et autres effets négatifs sur la santé publique.

La Rdc doit faire de l’assainissement des milieux urbains, une cause nationale de façon à ce que les ressources nécessaires soient dédiées à ce secteur et permettent d’améliorer ses performances qui sont actuellement faibles. Le manque des stratégies nationales d’assainissement plonge le pays dans l’insalubrité totale causant ainsi un problème sérieux de santé de la population.

Un autre aspect de cette urgence environnementale est celui de la gestion des déchets solides en milieux urbains de la Rdc. Les emballages non biodégradables sont toujours en vogue sur les différents marchés et sites du pays. On observe dans le pays, le non-respect des mesures d’interdiction de l’usage des emballages non biodégradables. Le gouvernement congolais doit intensifier le suivi de l’application des mesures interdisant la production, la commercialisation et l’usage des emballages non biodégradables.  

Le caractère non biodégradable des emballages entraine la pollution de l’eau et de la terre car lors des saisons pluvieuses, ces déchets solides induisent les inondations qui les jettent dans l’eau, et causent des dégâts divers. Donc, la Rdc doit absolument considérer l’assainissement et la gestion des déchets solides comme une urgence environnementale qu’il faut encadrer en mettant les moyens et les mesures applicables par tous afin de préserver la santé publique des habitants et de rendre l’environnement congolais mieux à vivre.

L’absence de gestion des déchets solides dans le pays entraine des impacts négatifs sur l’environnement et sur la santé humaine. Pour éliminer les déchets solides, il faut d’abord les collecter. Ensuite, il existe des techniques pour les éliminer telles que le stockage, l’incinération et le recyclage. Pour minimiser l’impact environnemental des déchets, le pays doit pratiquer souvent de la technique des trois R (réduire la quantité de produits, réutiliser des produits et recycler les matières premières).  

4. Le manque de l’éducation environnementale en Rdc

La quatrième urgence environnementale que nous avons décelée en RDC, c’est le manque de l’éducation environnementale. La problématique du manque de l’éducation environnementale dans le pays est à la base des obstacles au changement de comportement en matière environnementale.

Il s’agit notamment du manque du civisme environnemental, le faible taux d’investissement dans l’éducation environnementale, l’absence de partenariat public-privé utile à la réalisation de cette urgence, le refus ou la méfiance de la population congolaise à l’appropriation des rudiments d’éducation environnementale, le manque de vulgarisation des textes légaux et règlementaires en matière environnementale et la non prise en compte des problèmes environnementaux du pays dans le programme l’enseignement national car l’école doit inculquer aux enfants la culture de la protection de l’environnement, le sol, l’eau, les aires protégées, de la faune et flore, la biodiversité, etc.  

Face aux enjeux environnementaux, l’action éducative devient une question vitale et s’avère essentielle pour l’émergence de citoyens écologiquement responsables. En fournissant les connaissances nécessaires et en développement des outils pratiques de l’éducation environnementale, encourage des comportements et des valeurs responsables en faveur de la préservation de l’environnement. Cette condition est particulièrement importante pour la RDC, confrontée aujourd’hui à de sérieux problèmes écologiques qui affectent directement la préservation de l’environnement et des ressources naturelles.

La prise en compte des questions socioécologiques requiert l’intégration de la formation à l’éducation environnementale. L’objectif relevant d’une éducation relative à l’environnement. Or, le contexte actuel de promotion du développement durable (DD) à l’échelle nationale et internationale fait appel au recadrage de l’éducation à l’environnement dans une perspective de développement durable.  

Le projet planétaire d’éducation pour le développement durable (EDD) propose d’axer l’effort éducatif, non pas sur le rapport à l’environnement et la reconstruction du réseau des relations au milieu de vie, mais sur l’avènement d’un « développement » que l’on souhaite durable. Donc, la Rdc doit prendre en compte l’aspect éducation à l’environnement en formant et en sensibilisant sa population pour une bonne préservation de la nature et de sa population.  

5. Le manque de la bonne urbanisation des nouvelles villes et la gestion des catastrophes en Rdc

La cinquième urgence environnementale à laquelle nous pouvons faire allusion en RDC, c’est le manque de la bonne urbanisation des nouvelles villes du pays et la gestion des catastrophes auxquelles la Rdc est appelée à faire face. Les constructions anarchiques et la non prise en compte de la gestion des catastrophes en Rdc entrainent plusieurs dégâts tels que les inondations, les érosions, les morts d’hommes, écroulement des maisons, etc.    

Il est fortement remarqué que des nouvelles villes de la Rdc ne sont pas totalement urbanisées. Les populations érigent anarchiquement les maisons sur des terres marécageuses, sur les caniveaux, sur des pentes glissantes, dans le non-respect des règles de l’urbanisme. Le manque de la bonne urbanisation des nouvelles villes en Rdc entraine trop de dégâts matériels et humains et facilite la destruction de l’environnement du pays.

Dans ces désordres urbanistiques, la gestion des eaux des ruissellements et le curage des caniveaux deviennent difficile en Rdc. Conséquences, lors des fortes pluies, plusieurs dégâts s’en suit. Le gouvernement congolais doit être à mesure de prévenir les catastrophes liées à des événements météorologiques qualifiés d’extrêmes et qui sont imputées au changement climatique.

En effet, pour atténuer les effets de ces catastrophes, le gouvernement de la Rdc est appelé à faire également le suivi des textes législatifs et réglementaires relatifs à l’aménagement du territoire (planification territoriale). Il y a aussi une concentration incontrôlée en Rdc de nouvelles populations en zones urbaines et périurbaines et qui est comptée aux effets des changements climatiques.

La Rdc doit accélérer l’élaboration et la mise en œuvre de politiques, stratégies, plans et cadres juridiques ainsi que les mécanismes de financement de risques de catastrophes nationaux inclusifs en mettant l’accent particulier sur les groupes vulnérables tels que les femmes, les enfants, les personnes âgées affectées de manière disproportionnée par les catastrophes naturelles constatées au pays.     

Nous précisons ici que les urgences environnementales en République Démocratique du Congo sont nombreuses et sa liste n’est pas exhaustive. Nous avons souhaité s’arrêter à cinq urgences environnementales seulement et les autres dans notre prochaine édition.  

Roger Kabata  

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