Kongo central : la CNCEIB et l’ACDD contre l’exploitation illégale des bois de la réserve de Luki

A l’occasion d’une conférence de presse animée lundi 17 Février à Matadi, dans la province du Kongo Central, la Coalition Nationale Contre l’Exploitation Illégale des Bois (CNCEIB) et l’Action Communautaire pour le Développement Durable (ACDD) ont déploré l’exploitation illégale des bois dans la réserve biosphère de LUKI.

Lors de ces échanges avec les journalistes et les personnalités de la province impliquées pour la recherche des solutions, le secrétaire exécutif de la CNCEIB, Philippe Nzita et le coordonnateur de l’Ongd ACDD, Osée MUSAU ont à travers leur communiqué de presse, réfléchi sur l’avenir de la réserve biosphère de LUKI, actuellement en proie de déforestation et dégradation très avancées.  

Au cours des observations menées durant les années 2018 et 2019, la CNCEIB avait constaté avec amertume que la réserve biosphère de Luki fait l’objet d’une convoitise à outrance des scieurs de long ainsi que des charbonniers composés en majeure partie de la population riveraine de la réserve, dont certains membres interviennent dans la réserve de leur propre gré.

D’autre part, ils interviennent en réseau avec la complicité des hauts cadres de l’Etat. On assiste donc, à une destruction méchante, systématique, organisée et progressive de la réserve biosphère de Luki, ce beau laboratoire naturel d’écosystèmes variés pour une recherche forestière digne et qui doit à tout prix être protégée.

Pour sensibiliser les communautés à abandonner ces pratiques qui provoquent déjà des conséquences sur le plan climatique, des sessions de sensibilisation ont été réalisées dans les grands centres couvant les quatre enclaves de la réserve et ses périphéries plus précisément dans la cité de Lemba, Mangala, Tsumba Kituti, Kinzau, ainsi qu’une autre réunion d’échange avec les éco-gardes à la station de Luki. Malgré ces efforts consentis, la CNCEIB continue à enregistrer par le biais de son comité d’alerte, des cas d’exploitation illégale du bois de la réserve de Luki.

Cependant les communautés structurées en 83 comités locaux de développement autour de la réserve de Luki, dans le Mayombe, réalisent des efforts important pour créer des revenus alternatifs qui incitent la population à ne plus agresser la forêt ; cette action exécutée par WWF et l’ERAIFT se réalise avec le concours financier de l’Union Européenne.  Les actions visent à renforcer la résilience des communautés dans le contexte de changement climatique.

Les communautés s’impliquent durablement dans des activités de protection et de régénération de la forêt, soit la mise en défends des savanes qui crée ainsi de nouvelles forêts, la pisciculture, l’apiculture… Les activités réalisées permettent aussi aux communautés de percevoir des revenus sous forme de paiement pour services environnementaux.

 L’agro foresterie et les forêts régénérées créent effectivement une dynamique à encourager autour de la réserve de Luki, qui contribue à l’amélioration des conditions de vie des communautés et qui concourent aussi à stabiliser la forêt de Mayombe dans son rôle de régulateur climatique.

Au terme de ces échanges, plusieurs propositions ont été recommandées par les participants, la CNCEIB et l’ACDD en vue de lutter contre ce fléau qui gangrène la réserve de Luki.

Roger Kabata.     

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *