Le Renoi déplore et exige l’annulation de trois contrats de concessions forestières

Il ne se passe pas un seul jour sans que les forêts congolaises ne soient l’objet d’un pillage. En tout cas, c’est le moins que l’on puisse dire, au vu de tout ce qui se passe dans ce secteur à travers certaines Provinces du pays. A certains endroits, on pouvait apercevoir des engins sophistiqués, comme des bateaux ou des Caterpillar à chenille qui sont mis à contribution pour piller le patrimoine forestier national, peut-être en complicité avec les autorités établies. Sûrement. Et les populations riveraines, impuissantes, ne savent pas à quel saint se vouer.

Ce pillage des ressources naturelles ne laisse pourtant pas indifférentes les organisations membres de la société civile. C’est le cas du Réseau National des Observateurs Indépendants sur la gouvernance forestière, RENOI, qui dans un point de presse tenu mi-avril dans les installations du Groupe de Travail Climat Redd Rénové, GTCRR, a fustigé ces « atrocités » contre les forêts congolaises. Dans sa déclaration, le RENOI a relevé trois points saillants : « la violation du moratoire sur l’attribution de nouvelles concessions forestières ; le changement d’usage et session des concessions forestières en violation de la législation et règlementation en la matière, et l’exploitation illégale du bois d’œuvre ». A en croire ce réseau, plusieurs concessions forestières ont été octroyées en violation du moratoire décrété par le Président de la République sur l’octroi des nouvelles concessions forestières en 2005, parmi lesquelles, celles octroyées aux Ets Kitenge Lola, CFT, Somifor, Fodeco et autres.

Quant à l’exploitation du bois d’œuvre, le RENOI dénonce cette exploitation sans permis de coupe et en dehors des limites de la concession, l’entretien délibéré du flou dans le volume des bois coupés, le non-respect des règles d’exploitation, le non-respect des droits des travailleurs et celui de la clause sociale du cahier de charges du contrat des concessions forestières, ont indiqué Fabien Mungunza, Président de la Société civile de l’Equateur et Me Blaise Mudodosi, Coordonnateur de l’Ong Action pour la promotion et la protection des peuples et espèces menacés, APM.

Ainsi, les organisations membres du RENOI, ont recommandé entre autres, l’annulation des trois contrats de concessions n°001, 002 et 003/15 du 16 août 2015 conclus entre le Ministère de l’environnement et développement durable et les sociétés Millénaire Forestière, Somifor Sarl et la Société forestière pour le développement du Congo Sarl.

Par conséquent, elles demandent également au Ministre de l’environnement de prendre un Arrêté annulant leur réhabilitation qui viole de manière flagrante le moratoire et les engagements pris par la Rdc dans le cadre du processus de lutte contre le changement climatique.

Il s’agit également de l’annulation, pour les mêmes raisons des trois contrats de concessions forestières n°006/18 et le n°007/18 attribuées aux Ets Kitenge Lola et n°005/18 attribuées à la CFT et de les garder dans le domaine privé de l’Etat, toutes ces concessions qui appartenaient à la société la Forestière.

Le RENOI exige également le maintien du moratoire sur les nouvelles allocations forestières jusqu’à l’accomplissement total de la 3ème et dernière condition (programmation géographique) fixée par le décret de 2005. Le moratoire ayant été pris au niveau national concerne toute l’étendue de la République. Il n’est pas question de le lever pour une partie du pays ou pour une province.

Enfin, le RENOI a exigé des sanctions sévères à l’endroit de tout opérateur qui s’évertue dans l’exploitation illégale du bois le pays.  Il convient de noter que le Réseau National des Observateurs Indépendants sur la gouvernance forestière mène différentes missions d’observation indépendante qui permettent de constater non seulement l’octroi des nouvelles concessions forestières en violation du moratoire, mais aussi les cessions des conditions légales et règlementaires prévues à cet effet, ainsi que tout autre acte qui va à l’encontre des textes qui régissent le secteur forestier en Rdc. Cette activité a été financée par Globale Environnement Fund (GEF) dans le cadre de son appui à la gestion forestière en Rdc. 

 Willy Bwiti   

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